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Pendant ce temps... le Percnoptère d'Egypte

L’Auseth de la bugada ou l’oiseau de la grande lessive : ainsi est prénommé le Percnoptère d’Egypte en gascon, en référence à son retour de migration durant la période des grandes lessives et étendoirs de draps blancs d’antan refaisant leur apparition...

Unique vautour migrateur, le Percnoptère d’Egypte est rentré début mars de ses quartiers d’hiver en Afrique Sud Saharienne.

Fidèle en amour et au site de reproduction, il y retrouve son partenaire pour débuter un cycle de reproduction qui s’étalera sur 6 mois environ.

 

Très sensible au dérangement durant cette période, il bénéficie d’un suivi de la part des partenaires du plan national d’actions porté par la DREAL Nouvelle Aquitaine.

Ce suivi est essentiel pour la connaissance de l’espèce et la mise en place d’outils et de mesures de gestion pour sa préservation. Au moindre danger ressenti (dérangement), les adultes abandonnent le nid, l’œuf ou le jeune, privilégiant leur survie.

D’autant que le Percnoptère d’Egypte niche plus bas en altitude et donc plus proche des activités humaines que le Gypaète barbu par exemple.

Pour accompagner les acteurs du ciel dans la préservation de la quiétude du Percnoptère, le Parc national des Pyrénées a élaboré l’« Application de localisation des aires de rapaces » (ALAIR) développée par la société GEOMATIKA.

Interface web, ALAIR est une base de données cartographiant les zones de sensibilité majeure temporelles et spatiales définies autour de chaque nid. A l’intérieur de ce périmètre, l’évitement des activités bruyantes est à privilégier.

A l’arrivée des oiseaux, l’ensemble des aires de nidification habituelles est activé, alertant les acteurs du ciel des conséquences néfastes potentiels d’un survol.

Revenons-en aux retrouvailles du couple…

Mars : les amoureux réalisent des vols nuptiaux impressionnants : entre plongeons et piqués, les oiseaux se retournent sur le dos en présentant leurs serres en vol. Ils s’accouplent également, furtivement, et installent leur nid. Le couple choisit parmi les aires de reproduction habituelles, parfois jusqu’à 7 sur un même site, celle qui sera « chargée » de branche, os, laine….

Dès l’arrivée des oiseaux, les partenaires du plan national d’action effectuent un suivi sur site une fois par semaine durant 4 heures environ pour confirmer leur arrivée et identifier la localisation du nid.

Une vingtaine de couple est ainsi suivie sur le territoire dont 15 couples reproducteurs suivis par les gardes-moniteurs du Parc national des Pyrénées, sur les 78 couples reproducteurs de France.

Lorsque le nid est localisé, seule la zone de sensibilité majeure autour de lui reste active, rouvrant les secteurs de vol aux acteurs du ciel.

Chez le Percnoptère d’Egypte, la ponte de deux œufs a lieu à quelques jours d’intervalle.

Actuellement et à tour de rôle, les percnoptères couvent ces précieux œufs qui mettent 42 jours en moyenne à éclore.

Pendant la couvaison, les gardes-moniteurs du Parc national surveillent chaque nid une fois tous les 10 jours. Lorsqu’ils assistent à la relève, moment durant lequel un membre du couple va permettre à l’autre d’aller s’alimenter et se détendre les ailes, ils savent que la reproduction se poursuit…

Le même rythme de suivi est assuré par les gardes-moniteurs du Parc national durant l’élevage du jeune qui durera environ 2 mois et demi. Une période durant laquelle les parents se succèdent au nid pour le nourrissage, d’abord sous la forme de proies régurgitées puis, après 35 jours, de proies dépecées et distribuées en morceaux.

Si les deux œufs éclosent, les deux poussins se développent différemment, l’un prenant le dessus sur l’autre. Il arrive que les deux poussins soient menés jusqu’à l’envol.

Entre mi-août pour les plus précoces à mi-septembre, les jeunes s’envolent. Après quelques jours ou quelques semaines à voler avec leurs parents, ils partent eux-aussi, en migration.