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Grand tétras ou Coq de bruyère

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Grand Tétras © L. Nédélec - Parc National des Pyrénées
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Grand Tétras © C. Cuenin - Parc national des Pyrénées
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Grand Tétras © J. Démoulin - Parc national des Pyrénées
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Grand Tétras © C. Cuenin - Parc national des Pyrénées
Nom scientifique : Tetrao urogallus

Identification

Le Grand tétras, appelé aussi Coq de bruyère, se caractérise par un bec fort et par une caroncule rouge vif (excroissance charnue comme celle qui pend à la base du bec des dindons), très visible au-dessus de l’œil. Son dos est noir, ses ailes brunes avec une tache blanche, le poitrail d’un vert bleu brillant. Sa queue, qui s’arrondit comme celle d’un dindon lors de la parade, est constituée de grandes plumes noires parsemées de taches blanches. Il pèse entre 2,5 kg et 5 kg pour les mâles. Son envergure peut aller jusqu’à 130 cm.

Les populations présentes dans les Pyrénées appartiennent à une sous-espèce particulière : Tetrao urogallus aquitanicus.

Habitat

Le Grand tétras est l’hôte des régions froides et boisées. Sédentaire dans les Pyrénées, il occupe la plupart des forêts de montagne, entre une altitude variant de 700 à 2 200 mètres et la lisière supérieure des forêts. Il s’établit de préférence dans les forêts à dominante de résineux, avec quelques feuillus, âgées et claires, et agrémentées de trouées. En hiver, on le retrouve dans des forêts de résineux aux branches basses. L’été, les poules vont nicher dans les landes basses, ouvertes, à proximité de zones herbacées hautes.

Comportement

D’un naturel discret et très farouche, le Grand tétras se révèle très bruyant pendant la période des amours au printemps. Son comportement est alors spectaculaire. Les plumes de la queue redressées et déployées en demi-lune, les coqs se regroupent sur une arène où ils paradent pour attirer les femelles. Celles-ci viennent, choisissent, s’accouplent … et s’en vont pour faire leur nid. Les petits, nidifuges, restent avec leur mère jusqu’à l’automne. En hiver, les oiseaux s’isolent, chacun choisissant un arbre. Ils y restent jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien à manger. Chaque zone vitale est de petite taille (20/30 ha) mais les zones d’hivernage et de reproduction sont parfois séparées de 3 à 5 km, et se situent sur des versants opposés.

Régime alimentaire

Le Grand tétras se nourrit exclusivement de bourgeons, feuilles, graines et baies, mais aussi d’insectes. L’hiver, il fait une grande consommation d’aiguilles de pins et de sapins. Durant leurs quatre premières semaines de vie, les jeunes sont quasi exclusivement insectivores, devenant herbivores à partir de l’automne.

Cycle de vie

Durant l’hiver, les animaux sont fragiles. La nourriture qu’ils consomment compense juste leurs pertes. A partir d’avril, les premières parades pour la reproduction surviennent. Elles durent jusqu’à la fin mai. En juin, les poules établissent leur nid et couvent pendant 3 semaines. Entre 6 et 13 jeunes peuvent naître. Selon les années, la reproduction de la moitié des poules peut échouer. Les femelles quittent le nid et prospectent les landes et prairies alentours à la recherche d’insectes et baies. A la fin de l’été, il ne restera souvent que 1 ou 2 jeunes survivants. A l'automne, les oiseaux gagnent leurs quartiers d’hiver, parfois éloignés. Ils vivront alors sur une petite surface, consommant les bourgeons de résineux qu'ils trouvent aux alentours. Les sangliers, les renards et les martres sont de terribles prédateurs sur les nids puis sur les jeunes. L'aigle royal peut attaquer lors des parades.

Préservation

Le Parc national constitue un des derniers gros bastions de sa présence (plus de 10 % des effectifs pyrénéens). On le rencontre dans toutes les vallées, en plus ou moins forte abondance selon le manteau forestier. La gestion forestière est adaptée à sa présence dans le cœur du Parc national. Des zones de tranquillité hivernale ont été installées en sa faveur dans la Réserve naturelle du Néouvielle, à Gavarnie et au col du Somport. Une surveillance a lieu sur les places de chant pour limiter le dérangement. Dans le Parc national, ses populations font l’objet d’un suivi intensif.

Encore présent dans le Jura (autour de 278 individus en 2021), le GT présente des populations relictuelles dans les Cévennes et les Vosges. Le gros des effectifs se situe dans les Pyrénées (environ 1600 coqs) malgré une dynamique de population négative observée sur le Parc national des Pyrénées ces dernières années.

 

Comment l'observer ?

 

Le Grand tétras ne doit pas être recherché essentiellement en hiver où il demeure très fragile ! En hiver, vous pourrez l’entendre s'envoler à votre passage d'une basse branche où il est perché. En été, vous pourrez croiser une poule et ses petits.

La présence de l’animal se révèlera surtout grâce à ses crottes, en forme de cigarette courbée, brun-roux au bout souvent terminé par une pointe blanche. Celles-ci peuvent être trouvées en grand nombre sous les arbres dans lesquels l’oiseau aura passé l’hiver.


Description des actions réalisées en faveur du Grand tétras.

La sensibilisation au dérangement hivernal en images.

La préservation de la quiétude hivernale en images.

Découvrez la protection du Grand tétras au col du Somport en images.