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Chut... ici vit le Grand Tétras

Particulièrement sensible à l’altération de son habitat et aux activités humaines, la population pyrénéenne du Grand tétras connait au fil des décennies, d’importantes phases d’évolution contraires, allant de la quasi-extinction à un âge d’or. Les mesures de suivi et de préservation mis en œuvre par les partenaires de l’Observatoire des Galliformes de montagne contribuent à stabiliser actuellement ses effectifs.

 

Courant de l’automne, quand le froid devient prégnant et que la végétation se fait plus rare, les équipes du Parc national des Pyrénées anticipe la venue des randonneurs hivernaux en balisant des secteurs de forêts.

Ainsi au col du Somport (Vallée d’Aspe – 64) et sur Gavarnie (vallée de Luz-Gavarnie – 65), les gardes-moniteurs disposent des piquets reliés par une corde afin de prévenir les nuisances des randonneurs, généralement par méconnaissance de l’impact induit, qui traverse le territoire vital du Coq de Bruyère.

 

Une signalétique informative – un triangle jaune présentant la silhouette d’un grand tétras- est disposée à même les câbles et des panneaux d’interprétation accueillent ces visiteurs.

L’identification de ces zones de quiétude est l’une des actions que le Parc national des Pyrénées, partenaire de l’Observatoire des Galliformes de montagne, met en œuvre afin de contribuer à la préservation du Grand tétras, sur son territoire.

Symbole de la forêt dont les effectifs ne se stabilisent que depuis une dizaine d’années, le Grand tétras subit le dérangement causé par l’homme qui va l’effrayer et l’obliger à se déplacer.

Avec ses ailes peu aptes à voler, il devra fournir une énergie considérable en sautillant pour rejoindre un nouveau site, à mi-hauteur, afin de se protéger. Or son régime alimentaire hivernal constitué d’aiguilles de pin et de sapin est pauvre en apport nutritionnel. Trois dérangements durant l’hiver, en plus de l’exposer à ses prédateurs naturels (renard, aigle, martre…), entraineront le développement de parasites intestinaux, des problèmes de reproduction voire même, la mort du galliforme de montagne.

La population de Grand tétras mâle sur le massif pyrénéen français est estimée à 2 000 individus (marge d’erreur de 20%).

Le Parc national des Pyrénées constitue un bastion significatif pour l’espèce avec 20% de la population sur son territoire.

Le rapport entre sexes étant équilibré, la population totale avoisine les 4 000 individus sur l’ensemble des Pyrénées françaises.

 

Concrêtement :

Mi-novembre, les gardes-moniteurs du Parc national des Pyrénées aménagent la zone de quiétude du bois de Bédérou (Gavarnie), habitat hivernal caractéristique de l’espèce avec ces pins à crochet et sapins aux branches basses, et ses quartiers froids.

Aux variations de température, le Grand tétras privilégie les quartiers froids et stables.

Cette signalétique permettra aux randonneurs de respecter la sérénité du Coq de Bruyère, favorisant ainsi la survie de l’espèce et un succès potentiel de la reproduction au printemps prochain.

La présence de un ou deux mâles a été confirmée au bois de Bédérou grâce aux relevés d’indices de présence (crottes) ou à leur observation visuelle ou auditive lors des parades nuptiales du printemps.

Malgré l’absence actuelle d’individu au bois de Bourlic, la zone de quiétude sera installée car de récentes études ont montré la mobilité du Grand tétras. Cet habitat idéal pourrait donc à nouveau le voir coloniser ce flanc de montagne.

A chaque saison, son action de suivi du Grand tétras par le Parc national des Pyrénées :

A l’automne : aménagement de zones de quiétude, mise en place d’une cartographie d’itinéraires alternatifs (Réserve naturelle nationale du Néouvielle)  et formation des professionnels de la montagne à la préservation du Grand tétras.

En hiver : tournée de surveillance afin de s’assurer du respect de la zone de quiétude par les randonneurs.

Au printemps : suivi au chant permettant le comptage des coqs de Bruyère lors des parades nuptiales du printemps.

A la fin de l’été : comptage des poules et des poussins par le protocole scientifique de « suivi au chien ».