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Marmotte

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Marmotte © F. Luc - Parc national des Pyrénées
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Marmotte © F. Luc - Parc national des Pyrénées
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Marmotte © C. Cuenin - Parc national des Pyrénées
Nom scientifique : Marmota marmota

Identification

La Marmotte des Alpes est un animal à la silhouette trapue, dont les pattes sont courtes mais robustes. Son museau est court et large. Elle a de petites oreilles. La couleur de son pelage est variable, allant du gris-brun au jaunâtre ou roussâtre, ses flancs et le dessous de son corps apparaissant plus clairs. Le bout de sa queue est noir et son museau est gris, ses incisives orangées. D’une taille allant de 50 à 60 cm, son poids varie de 2,5 kg à la sortie de l’hiver à plus de 5 kg avant l’entrée en hibernation.

Habitat

On la rencontre à des altitudes variant de 800 mètres à plus de 2 600 mètres. Elle vit sur les versants ensoleillés et dégagés et installe ses terriers sur les éboulis et les terrains rocheux. Elle peut également s’installer dans des clairières forestières avec éboulis.

Comportement

Grâce à ses pattes robustes, munies de griffes longues et épaisses, elle creuse plusieurs terriers comprenant galeries et chambres pouvant atteindre 10 mètres de long et s'enfonçant jusqu'à 3 mètres de profondeur. Un terrier d’hibernation a été trouvé à plus de 2 700 mètres d’altitude, les animaux ayant creusé un tunnel de plus de 1 mètre de long pour pouvoir émerger de la neige à la fin de l’hiver ! Elle creuse un terrier de secours court et simple. Le nid se trouve dans une pièce garnie d'herbes séchées. L’entrée du terrier est souvent sous un rocher. On peut reconnaître les terriers régulièrement fréquentés par l’accumulation de déblais à l'entrée. Avant l'hibernation, la marmotte bouche l’entrée du terrier avec de la terre. La marmotte vit en petites colonies familiales, les jeunes restant avec leurs parents jusqu’au début de l’été suivant leur naissance. Sa vie est rythmée par les longues siestes au soleil et les périodes de repas.

Régime alimentaire

Feuilles, racines, tiges et fleurs constituent l’essentiel de ses repas. Il lui arrive parfois de devenir carnivore, lorsque larves, vers, criquets et sauterelles sont abondants ou quand elle a la chance de trouver un nid.

Cycle de vie

La Marmotte hiberne d’octobre à mars. Sa température interne baisse à 4,5°-6°C. Son cœur bat alors très lentement : un ou deux battements par minute. Elle vit uniquement sur ses réserves de graisse accumulées tout au long de l’été. Elle se réveille toutes les 3 semaines environ pour ses besoins. Les accouplements se font en avril et mai. Les naissances ont lieu en mai et juin après une gestation de 32 à 34 jours. Une portée annuelle comporte 2 à 4 petits. Les jeunes sortent du terrier entre 2 et 5 semaines. Leur sevrage se fait à 40 jours.
En moyenne, 1 jeune sur 2 va mourir dans sa première année. La marmotte adulte vit entre 3 et 8 ans.

Préservation

Disparue des Pyrénées à la fin de la dernière période glaciaire (15 000 ans environ), la Marmotte a été réintroduite avec succès dans les Pyrénées dès 1948, dans le Parc national en vallée de Luz, dans les Hautes-Pyrénées. A la création du Parc national des Pyrénées en 1967, de nouveaux lâchers ont été effectués et le Parc national a favorisé son expansion jusqu’à la fin des années 1970. Aujourd’hui, on retrouve des individus dans toutes les vallées du Parc national (zone coeur et aire d'adhésion), ainsi qu'en Espagne.

Suite aux lâchers effectués dans le Parc national, d’autres lâchers ont aussi eu lieu dans d’autres zones des Pyrénées : Ariège, Pyrénées-Orientales. Aujourd’hui, la Marmotte est présente dans toutes les vallées des Pyrénées. Elle s’est parfaitement adaptée au milieu pyrénéen. Sa présence semble avoir une influence positive sur les populations d'Aigle royal, mais aussi sur la reproduction du Gypaète barbu.

Espèce chassable, sa chasse est peu pratiquée dans les Pyrénées qui, contrairement aux Alpes, n’ont pas de tradition culinaire.

Comment l'observer ?

Il vous arrivera souvent de croiser la Marmotte ou du moins d’entendre son cri. Elle fait le guet pour surveiller son territoire. A la moindre alerte, un bref cri aigu et puissant résonne alors dans la montagne. Elle prévient ses congénères du danger et se précipite trouver refuge dans son terrier.